Sailing with Hydrovane 2 from Christian Lempereur on Vimeo.
wind 15 knots, speed 5 knots
Cela faisait longtemps que je n’avais plus rien posté. Non pas qu’il ne c’est rien passé ces derniers temps, mais l’ensemble système “cerveau – mains – clavier” ne semblait plus connecté pour pouvoir écrire quelque chose. Et puis ce soir, il y eu comme une étincelle. Après une journée passée à faire une maintenance complète de la toilette du bord, je passe les détails scatologiques, je trouvais que je méritais une soirée de repos. Nous sommes un samedi, le 8 juillet et le port retrouve son ambiance des vacances. Des “passanten” (visiteurs) se sont agglutinés, nous gratifiants au passage d’un festivals de manœuvres parfois épiques. Et puis le soir venu, d’un de ces bateaux visiteurs, une guitare, et des voix nous déroulent le répertoire des Beatles, puis d’autres airs connus, mais ne me demandez pas de qui, ma culture musicale est assez limitée. Ils ne chantaient pas toujours très juste mais ils le faisaient avec beaucoup de bon cœur. Voilà qui est bienvenu pour rompre la monotonie de la solitude. En ce moment ou j’écris ces lignes ils passent “Imagine”, et c’est extraordinaire comme la musique peut toucher et déclencher des émotions. Et voilà comment cette journée merdique (à cause de la toilette du bord) se termine par un coucher de soleil, de la musique, et l’envie de raconter quelque chose. Tout compte fait c’était une belle journée.
Il y a eu bien d’autres belles journées de navigation cette année. En avril la saison de navigation a commencé par une transatlantique à bord d’un Tall-Ship. Rien de moins que le plus grand voilier à voiles carrées au monde, le Royal Clipper. En dix-neuf jours une traversée au départ de Bridgetown à la Barbade jusque Lisbonne au Portugal avec une seule escale à Ponta Delgada aux Açores. Il y a tellement à raconter sur cette traversée que je ne peux pas résumer cette tranche de vie en cinq minutes. Je reviendrai donc sur cette aventure riche sur le plan humain et sur le plan connaissance de la navigation également, parce que cette traversée était également une formation en vue de l’obtention du brevet de navigateur de yacht ce qui est à présent chose faite. Me voilà donc paré pour la navigation hauturière, “pour la navigation de plaisance de plaisance en mer sans limites” comme le mentionne mon brevet. Dommage que dans un document officiel aussi important pour moi se trouvent 3 coquilles. Le ” de plaisance” qui est en double et 2 erreurs de dates : 2047 au lieu de 2017. En Belgique le concept de qualité dans les services est depuis longtemps rangé au musée de la Belgitude.
Depuis mon retour de cette transat, avant de remette Aukena à l’eau, j’ai remplacé les feux par des feux à diodes. J’ai nettoyé et lubrifié la gorge du mat.
Aukena a été remis à l’eau. J’ai refait les serrages de l’Hydrovane en m’assurant du bon ordre de serrage comme renseigné dans le manuel. J’ai également remplacé les flexibles, le détendeur et la vanne pour le butane. Les nouveaux flexibles gainés en inox sont valables 10 ans. Ils sont du plus bel effet. Pour faire plus qualité, j’ai marqué la date de remplacement à proximité des flexibles. Encore une idée glanée sur le Royal Clipper.
J’ai aussi fait des mesures au sextant avec l’horizon artificiel à bulle que je me suis procuré. Le tout pour aussi garder la main sur les calculs comme on le faisait pendant la transat.
Jeudi, le 6 juillet, pour tester l’Hydrovane, j’avais mis le cap sur le Schelphoek, en me disant que je pourrais y passer la nuit accroché à une bouée. J’ai pu faire 2 milles sous voile avec l’Hydrovane et ensuite le manque de vent m’a obligé de poursuivre au moteur. Ceci m’a néanmoins permis de constater une vibration de l’Hydrovane dans sa fixation inférieure. Arrivé au Schelphoek il n’y a plus les bouées pour s’amarrer. Je vais donc me réfugier à Burghsluis, petit port sympa bien protégé. Je vérifie la fixation de l’Hydrovane et effectivement, alors que les boulons sont bien serrés, le côté “A” laisse un jeu qui ne devrait pas exister. D’où intervention indispensable : déserrer largement le boulon “B”, serrer le “A” au maximum pour éliminer le jeu, puis resserrer le “B”. Heureusement que je suis dans ce port tranquille pour cette intervention, attaché à une bouée dans le Schelphoek aurait été nettement plus compliqué.
Je passe la nuit à Burghsluis et le lendemain je suis tôt debout ce qui me permet de bien préparer ma navigation retour. Tout y était, les caps à suivre, les milles à parcourir et sous quelle amure, un petit parcours au moteur pour ne pas se faire ch… avec le vent de face. Et le plus beau c’est que tout c’est déroulé comme dans le plan de navigation sauf le dernier tronçon qui a pu être simplifié le vent ayant tourné plus tôt que prévu. Tout y était : vent arrière GV seule, vent de travers GV et Génois à 6,5 noeuds, vent de face (au moteur et toutes voiles affalées) et finalement un long bord de près GV et Génois à 5 noeuds. C’est lors de ce dernier tronçon que j’ai pris ces vidéos. Cet Hydrovane apporte un véritable confort pour naviguer. La précision pour maintenir un cap est vraiment diabolique. La vitesse est sensiblement constante. L’Hydrovane est un bien meilleur barreur que moi. On a beau avoir étudié la question avant d’acheter l’engin, avoir entendu les arguments en faveur de ce système, le voir à l’œuvre et constater que cela fonctionne vraiment c’est du bonheur. J’avais besoin de cette phase pour m’assurer des fixations correctes, de bien connaître l’outil, de l’essai sous toutes les amures pour me permettre d’entrevoir l’esprit tranquille ce que dit mon brevet tout neuf ” la navigation de plaisance de plaisance en mer sans limites”. Finalement les autorités avaient raison de d’insister sur l’aspect “de plaisance” en le mentionnant deux fois, parce qu’avec l’Hydrovane, la plaisance prend tout son sens. Je suis arrivé à destination relax, tous les parcours sous voile étant des phases de repos pour moi, merci L’hydrovane !
Sailing with Hydrovane 1 from Christian Lempereur on Vimeo.